MONTRÉAL | La Ligue des Noirs du Québec demande la mise sous tutelle immédiate du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), après la publication d’un rapport accablant signalant que les minorités visibles sont beaucoup plus susceptibles de se faire interpeller par les policiers que les personnes blanches.
• À lire aussi: Les minorités visibles jusqu’à 4,6 fois plus interpellées
Le ministère de la Sécurité publique devrait prendre en charge la situation, estime le président de la Ligue, Dan Philip. Les mesures annoncées lundi par le SPVM pour apporter des correctifs sont insuffisantes à ses yeux.
Une personne noire a 4,2 fois plus de chances d’être interpellée qu’une personne blanche, selon l’étude, dont les résultats partiels ont été dévoilés lundi.
Malgré «beaucoup de rapports qui recommandent des changements» au fil des années, le problème du profilage et de la discrimination persiste, a déploré M. Philip. «Ils ne font rien pour fondamentalement changer les choses.»
La Ligue réclame une politique de tolérance zéro contre la discrimination et le profilage racial.
Présentation publique
La Ligue des droits et libertés (LDL) a pour sa part demandé mardi matin à la Commission de la sécurité publique une séance ouverte à tous lors de laquelle les trois chercheurs indépendants pourraient présenter leur rapport et répondre aux questions du public sur leur travail. L’organisation souhaite aussi que le SPVM explique plus concrètement comment il mettra en œuvre les recommandations des chercheurs.
Le président de la Commission, Alex Norris, s’est dit ouvert à l’idée. «Je pense que c’est inévitable que ce rapport soit présenté en public devant la Commission de la sécurité publique.»
Par ailleurs, Abdelhaq Sari, membre de l’opposition et vice-président de la Commission, réclame toujours des excuses de la part du SPVM, qui lui a refusé l’entrée à la conférence de presse sur le rapport, lundi.
Selon M. Norris, c’était «une erreur» d’exclure son collègue de l’opposition. Des excuses immédiates du chef de police sont aussi exigées par le conseiller indépendant Marvin Rotrand, qualifiant de «honte majeure» l’exclusion de M. Sari, un élu issu d’une minorité visible.
Appelé à commenter cet incident, ainsi que la mise en tutelle souhaitée par la Ligue des Noirs, le SPVM s’est limité à dire que la situation était sous analyse.
Dommage mais on s’aperçoit que le rascisme est toujours là!
J’aimeAimé par 1 personne