PHILIPPE TEISCEIRA-LESSARD
La Presse Publié le 29 juin 2019
Depuis le 25 juin, des milliers de dossiers de personnes adoptées doivent être réexaminés : sur le conseil de ses avocats, Québec a décidé de ne rendre disponibles que les informations inscrites dans un document officiel, soit un certificat ou un acte de naissance.
PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE
Québec vient de resserrer les critères de divulgation de l’identité des parents biologiques à leurs enfants donnés en adoption, au grand dam de l’association qui représente les dizaines de milliers de personnes attendant toujours une réponse.
Le guichet unique créé par le gouvernement il y a un an, avec l’entrée en vigueur de la loi qui empêche les parents biologiques d’emporter leur secret dans la tombe, est toujours submergé par les demandes.
Et leurs auteurs devront s’armer de patience.
Depuis le 25 juin, des milliers de dossiers en traitement doivent être réexaminés : sur le conseil de ses avocats, Québec a décidé de ne rendre disponibles que les informations inscrites dans un document officiel, soit un certificat ou un acte de naissance. Rien d’autre. Auparavant, les critères appliqués étaient plus larges.
« Comme les recherches effectuées lors de la dernière année n’ont pas été effectuées en tenant compte de cette orientation, une nouvelle analyse doit être effectuée dans votre dossier afin de déterminer la provenance des informations que nous détenons », a écrit une fonctionnaire à une adoptée, dans un courriel dont La Presse a pu confirmer l’authenticité.
« Ainsi, chaque nom doit être examiné à nouveau. Cette orientation est applicable à l’ensemble du réseau à travers le Québec. Elle touche au-dessus de 22 000 demandes au sein de notre équipe. »
« Carrément ridicule »
Pour la présidente du Mouvement Retrouvailles, Caroline Fortin, c’est la goutte qui fait déborder le vase.
« C’est carrément ridicule, a-t-elle déploré en entrevue téléphonique. Ça resserre énormément le processus, ça va apporter des délais épouvantables pour n’arriver à aucun résultat. »