La première fête des Mères de Luce
Luce Carrier et sa fille Marie-Michèle. Photo: Radio-Canada / Daniel Coulombe
Article de Yannick Bergeron Radio-Canada
À 62 ans, Luce Carrier célébrera la fête des Mères pour la toute première fois, avec sa fille. La résidente de Bellechasse a retrouvé avec émotion son enfant qu’elle avait été forcée de mettre en adoption.
« Je suis heureuse de la revoir », dit simplement Luce Carrier.
Luce qui est atteinte d’une déficience intellectuelle avait été forcée, dans les années 70, de donner deux enfants en adoption dès leur naissance.
42 ans plus tard, elle a pu reprendre contact avec sa fille à la suite d’un appel pour retrouver ses enfants. Marie-Michèle Caron et Luce ont pu se voir quelques fois dans les derniers mois.
Une relation précieuse pour Marie-Michèle Caron qui soulignera la fête des Mères de façon spéciale cette année.
« Je vais la fêter avec celle qui m’a mise au monde », mentionne-t-elle en plongeant un regard doux dans les yeux maintenant pétillants de sa mère biologique.
Histoire incroyable
L’histoire de Luce qui habite dans la région de Bellechasse est incroyable.
Violée par son oncle, puis par son père dans les années 70, elle est envoyée à Québec pour accoucher dans le plus grand secret.
Luce n’en parlera à personne durant de longues années. C’est en 2017, à la fête des Mères, qu’elle s’ouvre alors à son entourage.
Luce explique qu’elle aussi, est une mère.
Retrouvailles
La dénonciation de Luce a permis d’envoyer son oncle en prison pour trois ans. Son père, décédé, a évité la justice.
Mais au-delà des procédures judiciaires, Luce rêvait de savoir ce qui était advenu de ses enfants.
Elle a eu la réponse l’automne dernier, alors qu’une rencontre entre elle et sa fille a été organisée.
Mère et grand-mère
Une journée qui restera à jamais gravée dans le cœur des deux femmes.
« Luce, à moment donné, m’a demandé si j’avais des enfants, je lui ai dit : « oui » », raconte Marie-Michèle qui réservait une surprise de taille à sa mère, car Luce est aussi grand-mère. Trois fois.
Et ce jour-là, plutôt que de montrer à Luce des photos de ses petits-enfants, Marie-Michèle a fait mieux.
« Je les avais amenés, cette journée-là », raconte Marie-Michèle.
Charles, 12 ans, Marie-Pier, 10 ans, et Catherine, 8 ans, se sont présentés tour à tour à leur grand-mère.
Famille adoptive
Marie-Michèle a toujours su qu’elle avait été adoptée. Elle a grandi avec son frère Martin, l’autre enfant de Luce, dans la même famille adoptive de Lévis.
À 62 ans, Luce Carrier célébrera la fête des Mères pour la toute première fois, avec sa fille. La résidente de Bellechasse a retrouvé avec émotion son enfant qu’elle avait été forcée de mettre en adoption.
« Je suis heureuse de la revoir », dit simplement Luce Carrier.
Luce qui est atteinte d’une déficience intellectuelle avait été forcée, dans les années 70, de donner deux enfants en adoption dès leur naissance.
42 ans plus tard, elle a pu reprendre contact avec sa fille à la suite d’un appel pour retrouver ses enfants. Marie-Michèle Caron et Luce ont pu se voir quelques fois dans les derniers mois.
Une relation précieuse pour Marie-Michèle Caron qui soulignera la fête des Mères de façon spéciale cette année.
« Je vais la fêter avec celle qui m’a mise au monde », mentionne-t-elle en plongeant un regard doux dans les yeux maintenant pétillants de sa mère biologique.
Luce transformée
La dénonciation de Luce a créé des remous dans sa famille de sept enfants. Son frère Rock n’a jamais connu la vérité, jusqu’à ce que Luce brise le silence.
« Avant ça, c’était une fille renfermée, elle ne parlait pas beaucoup », raconte Rock Carrier en notant la transformation de sa sœur depuis ce temps.
« Elle va vers le monde, ce qu’elle ne faisait pas avant. Ça fait une bonne différence. Parce que le secret est sorti. Elle s’est fait dire de ne jamais rien dire dans sa vie et là, elle a droit de le dire. Ça fait une différence, ça! », constate avec émerveillement M. Carrier.
Pendant ce temps, assise à ses côtés, Luce questionne Marie-Michèle au sujet de son fils qu’elle n’a jamais pu prendre dans ses bras.
Martin était un garçon curieux et intelligent « et très bon en mathématiques et en géographie », lui apprend Marie-Michèle.
Les deux femmes discutent comme si elles s’étaient toujours connues, en se tenant par la main. « Il va y avoir du temps à récupérer, ça, c’est sûr. Il y a beaucoup de choses, de bons moments à reprendre », constate Marie-Michèle.
Que de belles retrouvailles. Histoire malheureuse qui fini bien!
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Ce qui m’a beaucoup touché dans cet article est la ressemblance mère/fille. Quand on sait que ce qui est difficile pour un adopté c’est de n’avoir aucune ressemblance avec les membres de sa famille, je suis contente pour elles
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