Profilage racial : le plan du SPVM critiqué

 

Absence de données et manque d’actions concrètes: le SPVM a essuyé plusieurs critiques après avoir présenté mardi son plan stratégique pour prévenir le profilage racial, admettant aussi ne pas connaître l’ampleur du phénomène.

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  •   (cet article est présent sur le blogue dans la section articles racisme)

«C’est très théorique, c’est un plan que n’importe quel étudiant d’université aurait pu produire», a déploré Balarama Holness, le fondateur de Montréal en action, qui aurait souhaité que des données et des statistiques soient incluses pour mesurer cette question.

«On ne peut pas émettre des solutions à une problématique quand on ne l’a pas adéquatement identifiée», a ajouté l’ex-candidat de Projet Montréal.

La police de Montréal a présenté mardi devant la Commission de la sécurité publique à l’hôtel de ville son plan stratégique 2018-2021 pour «soutenir le personnel du SPVM en matière de prévention du profilage racial et social».

Le SPVM a par ailleurs mentionné lors de la séance qu’il n’utilisait plus le terme «gang de rue» depuis 10 ans, parlant maintenant de crimes de violence.

Sur place, le nouveau directeur du SPVM Sylvain Caron, qui sera assermenté mercredi, ne pouvait préciser l’ampleur du profilage raciale dans la métropole. «Je n’ai pas la réponse comme telle, je vois que des chercheurs vont nous préciser cette donnée», a-t-il répondu, soutenant que la ligne était parfois très mince entre une perception et ce qui est fait pour assurer la sécurité des citoyens.

Le commandant André Durocher n’a pas donné de réponses précises plus tard en point de presse. «C’est difficile d’avoir le portrait exact. On parle de profilage racial réel ou perçu. Il y a une partie, lorsqu’on parle de perception, c’est très difficile», a-t-il indiqué, rappelant que le profilage était inacceptable pour le SPVM.

Le documentariste et militant Will Prosper a affirmé en commission que le SPVM n’avait rien fait dans les 15 dernières années pour réduire le profilage racial. «C’est quelque chose qui m’inquiète», a-t-il affirmé.

Données analysées

Le corps policier montréalais a annoncé que des données collectées lors d’interpellations policières, dont des données liées à l’identité raciale, seront remises pour analyse à deux chercheurs indépendants qui feront ensuite des recommandations. Le SPVM cherche aussi à recruter un troisième chercheur issu des minorités visibles.

De la formation sera donnée aux policiers et le service de police devra aussi, chaque année, faire une reddition de comptes de son plan.

«Ce sont des mesures concrètes, tangibles et importantes qui permettront SPVM de mieux combattre ce phénomène», a souligné le président de la Commission de la sécurité publique, Alex Norris.

Ce dernier a soutenu que le plan d’action dans son ensemble est un «grand pas par en avant» pour la lutte en matière de profilage racial et social.

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