Le sort des filles-mères 2

Le sort des filles-mères 2

Date de diffusion : 27 janvier 1970  Radio-Canada

Les orphelins de Duplessis sont des enfants illégitimes, c’est-à-dire nés hors mariage. Pour comprendre leur histoire, il faut remonter à la source et saisir la mentalité d’une époque qui ne pardonne pas à une femme de donner naissance à un enfant sans être mariée. La jeune femme qui déroge à cette norme est dès lors considérée comme une déviante, pire, une pécheresse, et porte seule le fardeau de l’intolérance de la société à l’égard de la sexualité hors mariage.

Michelle Tisseyre rencontre une mère célibataire qui, confrontée à un dilemme déchirant, a abandonné ses deux enfants dans une crèche et qui lui confie sa douloureuse histoire.

Les jeunes filles et les femmes célibataires qui se retrouvent enceintes subissent une énorme pression sociale. Elles cherchent à dissimuler leur « faute » : elles quittent leur village ou leur ville pour cacher leur grossesse et accouchent en secret derrière les murs d’institutions. Fondés respectivement en 1845 et 1852, les hôpitaux des Soeurs de Miséricorde de Montréal et des Soeurs du Bon-Pasteur de Québec accueillent les filles-mères pour leur accouchement. Ces maternités ont été ouvertes afin de permettre aux mères célibataires de recevoir des soins, pendant et après leur grossesse, et de « sauver leur honneur et celui de leur famille ».

Dans l’espoir de retrouver une vie normale, les mères célibataires confient leur enfant en adoption afin qu’il soit élevé dans une bonne famille. Toutefois, à partir de la crise des années 1930, le taux d’adoption est en baisse et les enfants grandissent dans les orphelinats

Plusieurs femmes refusent néanmoins de signer les papiers d’abandon qui rendent le bébé disponible pour l’adoption. Elles espèrent se marier ou économiser assez pour pouvoir récupérer leur enfant. Après plusieurs mois, l’enfant non réclamé peut cependant être donné en adoption sans aucun consentement préalable de la mère.

 

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