Martin Luther King, ce grand homme, pasteur et militant non-violent pour les droits civiques des Noirs aux États-Unis, pour la paix et contre la pauvreté. Né à Atlanta (Géorgie) le 15 janvier 1929 et mort assassiné le 4 avril 1968 à Memphis (Tennessee), à l’âge de 39 ans.
Publié le 04 avril 2018 à 11h46 | Mis à jour à 11h46 La Presse
L’Amérique rend hommage à Martin Luther King
Cinquante ans après, des rassemblements doivent lui rendre hommage: à Washington, autour de la statue de son mémorial sur le Mall en matinée et devant le motel Lorraine de Memphis, depuis transformé en musée, à l’heure exacte où il a été abattu.
Memphis
L’Amérique rendait hommage mercredi à Martin Luther King, l’icône de la lutte pacifique contre les inégalités raciales, assassiné il y a 50 ans à Memphis au Tennessee par un ségrégationniste blanc, un combat toujours d’actualité.
Le 4 avril 1968 à 18h01, le pasteur noir est mortellement touché d’une balle sur le balcon d’un motel de Memphis, où il était venu soutenir les éboueurs en grève. Sa mort, à l’âge de 39 ans, déclenche des émeutes dans plusieurs grandes villes américaines.
Cinquante ans après, des rassemblements doivent lui rendre hommage: à Washington, autour de la statue de son mémorial sur le Mall en matinée et devant le motel Lorraine de Memphis, depuis transformé en musée, à l’heure exacte où il a été abattu.
À Memphis, «il y aura beaucoup de choses cette semaine, la ville va montrer son plus beau visage», a affirmé le révérend Jesse Jackson, militant emblématique des droits civiques aux États-Unis qui était présent à Memphis avec le pasteur King.
La blessure de sa mort «est encore une source de douleur et d’anxiété. Vous enlevez la croûte et la plaie est encore ouverte. C’est arrivé si soudainement, au milieu de la conversation, en allant dîner. Il aura toujours 39 ans».
Harcelé par la police tout au long de sa carrière politique, l’apôtre de la justice raciale et de la non-violence est désormais célébré par un jour férié aux États-Unis à la date anniversaire de sa naissance, le 15 janvier 1929.
«Même s’il a été pris de cette Terre de façon injuste, il nous a laissé en héritage la justice et la paix», a déclaré le président Donald Trump dans une proclamation officielle pour ce 50eanniversaire.
«Nous devons activement aspirer à rendre possible le rêve de vivre ensemble en tant qu’un seul peuple avec un objectif commun», a ajouté le milliardaire républicain, accusé d’avoir libéré la parole de l’extrême droite américaine en multipliant les diatribes anti-immigrés.
Avec Gandhi et Mandela
Le militantisme de Martin Luther King avait débuté par le mouvement de boycott des bus à Montgomery en Alabama, ville où il était pasteur baptiste. Il dénonçait alors la ségrégation, le racisme et les inégalités dont étaient victimes les Afro-américains. Le 28 août 1963, Martin Luther King entrait dans l’Histoire en prononçant son discours «I have a dream» devant quelque 250 000 manifestants à Washington lors de «la marche pour l’emploi et la liberté».
Il avait reçu un an plus tard le prix Nobel de la Paix pour sa résistance non-violente contre la ségrégation raciale.
«C’était un homme qui marchait, c’était un homme non-violent», a raconté à l’AFP Elmore Nickleberry, un éboueur de Memphis ayant participé aux grèves de 1968.
«Il disait toujours: ‘Venez à la prochaine marche’. Et il a dit ‘une marche non-violente’», ajoute-t-il. «Il croyait en la non-violence. Et c’est ce en quoi je crois, la non-violence.»
Mais à la fin des années 60, le pasteur King avait perdu de son aura en devenant un opposant résolu à la guerre du Vietnam, alors que le conflit ne divisait pas encore le pays. Et une partie de la jeunesse noire, impatiente de voir du changement, ne croyait plus aux manifestations pacifistes pour mener la lutte.
Et si la ségrégation a été abolie, le racisme, les injustices et la violence restent présents dans la société américaine. La ville de Memphis «compte 63% d’Afro-américains, le taux de pauvreté est 44% pour les adultes et de 30% pour les enfants», a rappelé Jesse Jackson.
«Trente mille Américains sont tués chaque année», a-t-il ajouté. Nous nous entretuons plus que toute autre nation. Nous devons avoir le sens rationnel de choisir la non-violence et de prendre un autre chemin.
Sur CNN, Martin Luther King III, le fils du pasteur King, a annoncé vendredi le lancement prochain d’une initiative mondiale, avec les familles du Mahatma Gandhi et de Nelson Mandela, pour encourager les jeunes à privilégier la non-violence pour résoudre leurs conflits.
Des mots de Martin Luther King
Sur le racisme
«Je fais le rêve que mes quatre enfants vivront un jour dans une nation où ils ne seront pas jugés selon la couleur de leur peau, mais sur la valeur de leur caractère. Je fais ce rêve aujourd’hui».
– 28 août 1963 à Washington
Du bien et du mal
«Je crois que la vérité désarmée et l’amour désintéressé auront le dernier mot dans le monde des réalités. C’est pourquoi, même s’il est provisoirement bafoué, le bon droit sera plus fort que le mal triomphant».
– 10 décembre 1964, discours d’acceptation du prix Nobel de la Paix, Oslo, Norvège
Sur la guerre du Vietnam
«Je dirai que je suis opposé à la guerre du Vietnam parce que j’aime l’Amérique. Ce qui m’inspire n’est pas la colère mais la crainte et le chagrin, et le profond désir de voir notre pays bien-aimé être un exemple moral pour le monde. Je m’oppose à cette guerre parce que je suis déçu de l’Amérique. Je suis déçu de constater notre incapacité à nous attaquer positivement et avec franchise aux trois maux que sont le racisme, l’exploitation économique et le militarisme».
– 30 avril 1967 à New York
Le dernier discours
«Eh bien, je ne sais pas ce qui va arriver maintenant. Nous avons devant nous des jours difficiles. Mais peu m’importe ce qui va m’arriver maintenant, car je suis allé au sommet de la montagne. Je ne m’inquiète plus. Comme tout le monde, je voudrais vivre longtemps. La longévité a son intérêt. Mais je ne m’en soucie guère maintenant. Je veux simplement que la volonté de Dieu soit faite. Et il m’a permis d’atteindre le sommet de la montagne. J’ai regardé autour de moi. Et j’ai vu la Terre promise. Il se peut que je n’y entre pas avec vous. Mais je veux vous faire savoir, ce soir, que notre peuple atteindra la Terre promise. Ainsi je suis heureux, ce soir. Je ne m’inquiète de rien. Je ne crains aucun homme. Mes yeux ont vu la gloire de la venue du Seigneur».
Ma page Facebook Manon Bélanger auteure
Thèmes : racisme, adoption et lecture
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