Ma deuxième année

     Ma deuxième année         7e extrait de mon livre

 

École Lartigue

On devait se préparer pour la rentrée scolaire, et encore une fois, je dus accepter une nouvelle paire de souliers bruns lacés. Cette deuxième année se passa très bien, car je savais qu’il n’y avait pas de place pour les demis- mesure, et qu’il me fallait amasser les A pour la conduite, l’assiduité, l’effort, la politesse et je crois qu’il y avait deux autres critères. Au plan académique, il en était de même, alors je performais. J’aimais beaucoup la religieuse qui m’enseignait. Mon frère Gaétan continuait à fréquenter l’école spéciale, et il continuait à éprouver des difficultés scolaires, lors de ses devoirs et leçons.

 

À l’école, j’avais toujours le même fonctionnement, utilisant les armes et les stratégies que j’avais développées l’année précédente, pour me faire accepter, apprécier et aimer. Cette deuxième année se passa bien au plan scolaire, et quand nous allions à la campagne, je demandais qu’on aille voir le cousin Émile de mon père et sa famille, car je les aimais bien, et cela me permettait de voir Brunette. Cette même année, ma mère m’a inscrit dans les jeannettes, qui faisaient  partie du mouvement du scoutisme. Ma sœur Myriam faisait partie des guides, étant plus âgée. Aujourd’hui, ce sont les Exploratrices qui remplacent les jeannettes. Cette activité se passait à l’église Immaculée Conception, sur la rue Papineau, et elle avait lieu une fois par semaine. J’aimais cette activité, car j’y apprenais des choses sur la nature et la survie en forêt entre autres, selon mon souvenir. Ma mère m’expliqua qu’à la fin des classes, j’irais chez le cousin Émile à St-Roch de l’Achigan, et plus tard dans l’été, j’irais dans un camp d’été avec les jeannettes.

 

L’été de mes huit ans

 

Pour une deuxième année sans mes parents, j’ai passé une partie de l’été à la campagne, et cet été s’est tout aussi bien passé. Je participais davantage aux travaux de la ferme, je faisais maintenant le train avec eux et il arrivait que je travaille le tabac dans le champ, car je n’étais plus limitée à conduire le tracteur. Ma complicité avec Brunette était tout aussi belle et agréable que l’année précédente. Lors de ce deuxième été, j’ai pris conscience d’une autre réalité sur la ferme; l’abattoir venait certaines fois chercher des animaux. Je n’aimais pas ces hommes, qui faisaient mal aux cochons avec leur bâton et qui les faisaient hurler quand ils leur touchaient pour les faire entrer dans leur gros camion. Pour moi qui observais attentivement cette scène, je voyais bien que les cochons ne voulaient pas y entrer. J’ai compris, quelques années plus tard, ce qu’était un abattoir. J’ai aussi vu la saignée d’un cochon, et le simple fait d’y penser me fait entendre ses cris.

 

De retour à Montréal, nous avons déménagé, un soir, à la noirceur sur la rue suivante, soit sur la rue Dubuc. Le nom de cette rue correspondait à une ruelle, cette dernière étant située entre les rues Bordeaux et de Lorimier. Vu la proximité de notre nouveau logement, ce déménagement n’a pas impliqué de changements au niveau de mes loisirs et de mon école. Concernant le camp des jeannettes, mon souvenir est vague, mais je me souviens que j’étais à bord d’un autobus jaune, je voyais ma mère qui m’envoyait la main et des baisers par la vitre, et que je pleurais. J’imagine que c’était probablement une réaction face à la peur de l’inconnu… Ce camp s’est sûrement bien déroulé, car j’ai continué à être membre dans le mouvement  des jeannettes par la suite.

 

© Manon Bélanger   (Ni Noire ni Blanche)      26 mars 2018

 

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2 commentaires sur « Ma deuxième année »

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